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20 mars 2025 : Journée européenne des PAN
Traduction d’après Source : https://cufos.org/march-20-2025/
Par Charles-Maxence Layet
Note de la rédaction :
L’auteur, Charles-Maxence Layet, est un rédacteur scientifique indépendant
spécialisé dans les nouvelles technologies énergétiques et le cosmos
électromagnétique. Ancien assistant parlementaire européen de 2009 à 2024, il a
été rédacteur en chef et éditeur d’Orbs Special Contact, un ouvrage consacré
aux OVNI et à l’hypothèse extraterrestre. Son parcours se concentre
principalement sur les dimensions humaines, médiatiques, sociales et politiques
du phénomène OVNI. Layet est également membre de l’association française
Sauvegarde et Conservation des Études et Archives Ufologiques (SCEAU) et du
Collectif d’Intervenants sur le Phénomène OVNI français (CIPO) et contribue aux
actions juridiques d’UAP Check. Son dernier livre, Le Printemps des OVNIS
(2025), est paru en mars 2025.
L'autonomie stratégique
européenne est devenue un leitmotiv à Bruxelles et dans les capitales du
continent. Que ce soit dans les domaines de la défense, des technologies ou de
l'espace, l'Union européenne (UE) affirme vouloir maîtriser son destin et ne plus
dépendre exclusivement de puissances extérieures. Pourtant, un domaine émergent
reste largement négligé dans cette quête d'autonomie : celui des
Phénomènes Anormaux Non Identifiés (PAN). Longtemps moqué ou relégué aux
marges, ce sujet s'impose aujourd'hui comme une priorité de sécurité nationale
et un projet scientifique qu'aucune puissance sérieuse ne peut se permettre
d'ignorer.
Depuis 2021, le gouvernement
américain publie des rapports officiels annuels faisant état de l'existence de
plusieurs dizaines, puis centaines de PAN, et soulignant les risques réels que
ces phénomènes inexpliqués représentent pour la sécurité nationale et la sûreté
aérienne. Comme l'a résumé le sénateur américain Marco Rubio, aujourd'hui
secrétaire d'État du président Trump : « Des objets volent dans
notre espace aérien, et nous ignorons qui ils sont, et ils ne nous
appartiennent pas. Nous devons donc savoir de qui il s'agit, surtout s'il
s'agit d'un adversaire ayant réalisé un bond technologique. » Dans ce
contexte, l'Europe ne peut rester inactive. Pour renforcer une véritable
autonomie stratégique, l'UE doit s'engager sérieusement, de manière
transparente et proactive sur la question des PAN.
Sénateur Harry Reid : « Plus nous en apprenons sur les PAN, moins nous les comprenons », déclarait feu le sénateur Harry Reid (à gauche) en 2021. Cet ancien chef de la majorité au Sénat a initié, avec deux autres sénateurs et d'anciens officiers militaires, un programme de recherche classifié sur les PAN, lancé en 2007 et financé par 22 millions de dollars de fonds secrets du Congrès : le Programme d'applications avancées des systèmes d'armes aérospatiaux (AAWSAP). Depuis décembre 2017, ce programme, associé au projet AATIP du Pentagone, a fait la une des journaux du monde entier.
Qu'il s'agisse d'un saut technologique réalisé par des adversaires géopolitiques, de phénomènes naturels altérant la perception visuelle, de visiteurs venus d'une autre dimension ou d'une technologie venue d'un autre monde, les PAN englobent tout objet ou phénomène aérospatial observé dans le ciel (ou dans l'espace) et ne pouvant être immédiatement identifié. Contrairement à une idée reçue, il ne s'agit pas de simples histoires fantaisistes : de nombreux astronautes, pilotes civils et militaires, contrôleurs aériens et capteurs radar ont documenté au fil des décennies des phénomènes défiant toute explication conventionnelle. Certaines de ces observations concernaient des collisions évitées de justesse, qui constituent un véritable problème de sécurité aérienne. D'autres soulèvent des questions géostratégiques : pourraient-elles être liées à des technologies étrangères inconnues, voire à des activités de surveillance illicites ?
L'OTAN et l'UE ont récemment été
confrontées à des incursions aériennes inattendues. Depuis 2014, plus d'une
centaine de survols de centrales et de sites nucléaires en France par des
drones non identifiés ont mis en évidence la vulnérabilité des infrastructures
critiques face à des objets aériens inconnus. Des auditions ont eu lieu au
Sénat, mais elles n'ont pas permis de déterminer qui utilisait ces drones ni
quelles étaient leurs intentions. Plus récemment, fin 2024, des essaims de
drones ont été signalés au-dessus de bases militaires et de zones urbaines en
Europe et en Amérique du Nord. Les autorités aéronautiques n'ont pas été en
mesure d'expliquer la nature et l'origine de ces événements, ce qui démontre
que la frontière entre les PAN et les menaces conventionnelles (comme les
drones hostiles) est floue. Dans les deux cas, il s'agit d'objets d'origine
incertaine, non immédiatement identifiables,
Ignorer les PAN entraînerait donc
des coûts. D'une part, cela laisserait les pilotes et les exploitants
d'infrastructures critiques démunis face à des événements aériens inquiétants.
D'autre part, cela créerait une faille dans notre système de sécurité global,
un angle mort que des acteurs malveillants pourraient exploiter. Laisser des
phénomènes inexpliqués se multiplier sans cadre analytique et sans
contre-mesures ouvre la voie à des surprises stratégiques potentielles. À
l'inverse, un engagement sérieux sur ce sujet offre également une opportunité
de progrès scientifique et technologique, stimulant la recherche dans des
domaines de pointe tels que la technologie des capteurs, l'intelligence
artificielle pour l'analyse d'images et l'astrophysique.
L'Europe à la traîne dans un
domaine stratégique
Alors que nos alliés progressent,
l'Union européenne accuse un retard important sur la question des PAN. Aux
États-Unis, le Pentagone a créé en 2022 un bureau spécialisé, le All-domain
Anomaly Resolution Office (AARO), chargé de collecter et d'analyser les
signalements d'OVNIs émanant des militaires et des pilotes. La NASA a même
lancé une étude indépendante sur les PANs en 2023. Le Canada, l'Australie et le
Japon – où un groupe de travail parlementaire multipartite a été formé en juin
2024 – commencent également à structurer la collecte de données et la recherche
sur ces phénomènes, en collaboration avec les États-Unis.
Malgré ces évolutions, il
n'existe toujours pas de politique européenne standardisée sur les PAN.
L'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) ne dispose pas de protocole
spécifique pour signaler les PAN. L'Espace européen de données sur la sécurité
aérienne (Data4Safety) n'inclut pas explicitement les PAN dans son champ
d'application. Et alors que la Commission européenne prépare une nouvelle
législation sur les activités spatiales pour 2024, les PAN ne sont pas
mentionnés dans ce cadre. Par conséquent, l'UE risque d'être mise à l'écart
d'une tendance géopolitique mondiale pourtant cruciale, dépendant plutôt des
informations provenant de Washington ou d'ailleurs, ce qui contredit son
aspiration à l'autonomie stratégique.
Intégration des PAN dans la
stratégie spatiale européenne pour la sécurité et la défense
L'inaction n'est plus une option.
Il est temps d'intégrer pleinement la problématique des PAN dans les politiques
européennes de sécurité, de défense et d'espace, conformément aux récentes
annonces de l'UE concernant la législation spatiale et les efforts de
réarmement. Bruxelles a exprimé son intention de renforcer la résilience de ses
moyens spatiaux et de combler les lacunes capacitaires face aux nouvelles
menaces. La première Stratégie spatiale pour la sécurité et la défense,
présentée en 2023, souligne que l'espace est un domaine concurrentiel où
l'Europe doit protéger ses intérêts et renforcer son autonomie. Inclure les PAN
dans cette équation constituerait une étape logique, comblant un angle mort
dans la vision stratégique européenne. Comme l'a averti un expert, fermer les
yeux sur les PAN revient à « ignorer leur impact potentiel, ce qui
pourrait laisser un angle mort critique dans notre stratégie de défense
énergétique ».
Concrètement, plusieurs
mesures peuvent être prises immédiatement au niveau de l'UE :
Photo : Audience sur les UAP AU Parlement Européen
·
·
Intégration des PANs dans les réglementations
et programmes existants : adaptation de la réglementation européenne
en matière de sécurité aérienne afin d'inclure explicitement les signalements
de PANs par les pilotes et le contrôle aérien. De même, intégration de la
surveillance des objets aériens non identifiés aux missions du Centre européen
de surveillance et de suivi de l'espace (EU SST) afin de mieux protéger les
satellites et les infrastructures critiques au sol contre tout objet erratique
ou intrusif.
·
Financement de la recherche et de
l'innovation : allocation de ressources par le biais du programme
Horizon Europe ou du Fonds européen de la défense à l'étude multidisciplinaire
des PANs. Cela implique de soutenir des projets impliquants, par exemple, des
astrophysiciens, des ingénieurs aéronautiques, des météorologues, des
psychologues (pour l'analyse des témoignages) et des spécialistes de la
défense. Une meilleure compréhension de ces phénomènes contribuera à la fois à
la sécurité (en distinguant les menaces réelles des anomalies inoffensives) et
à l'avancement des connaissances scientifiques.
·
Coopération internationale accrue :
Inscrire la question des PAN à l'ordre du jour des dialogues transatlantiques
et de la coopération spatiale internationale. Les États-Unis, en particulier,
ont accumulé une expérience et des données significatives sur le sujet ;
l'Union européenne et ses membres gagneraient à échanger avec eux sur un pied
d'égalité tout en apportant leurs propres contributions depuis le territoire
européen. Cela renforcerait l'autonomie stratégique de l'Europe et consoliderait
son leadership dans de nouveaux domaines géostratégiques. De même, encourager
le partage d'informations entre alliés (OTAN, Nations Unies) sur les phénomènes
aériens inexpliqués renforcerait la sécurité collective face aux risques
intrinsèquement transfrontaliers.
Ces mesures reflètent les
recommandations formulées par les organisations de la société civile européenne
axées sur les PAN. Quinze associations d'une dizaine de pays de l'UE ont lancé
fin 2024 un appel à l'action sans précédent pour que l'Union européenne
s'attaque d'urgence à la question des PAN. Dans cet appel, ils demandaient
spécifiquement les mesures décrites ci-dessus : la mise en place d’un
processus européen de collecte et d’analyse des données, l’intégration des PAN
dans la réglementation, le financement de la recherche et le renforcement de la
coopération internationale. Les institutions européennes doivent entendre ce
message populaire et s’en inspirer.
Il est temps d’agir et de
renforcer la coopération européenne
Face aux bouleversements
géopolitiques actuels, l’autonomie stratégique européenne ne sera atteinte que
si l’UE est capable d’anticiper et de traiter tous les enjeux de sécurité, y
compris ceux qui dépassent les cadres conventionnels. Les phénomènes aériens
non identifiés ne relèvent plus de la science-fiction, mais d’une réalité
observée qui remet en question notre capacité à comprendre et à protéger notre
espace aérien. Face à ce constat, l’inaction serait la pire des réponses.
L’Union européenne dispose de
tous les moyens nécessaires pour devenir un leader mondial dans une approche
responsable et scientifique des PAN : des industries aérospatiales de
pointe, des chercheurs de renom, une vaste expérience en matière de coopération
multinationale, et des agences et organisations telles que l’ESA, l’AESA et
Eurocontrol, mobilisables. Il est désormais nécessaire d’avoir une volonté
politique claire pour coordonner ces ressources et combler le déficit existant.
Alors que l'UE annonce son
intention d'accroître ses ambitions en matière de défense et d'espace, le
moment est idéal pour lancer une initiative européenne sur les PAN. Doter
l'Europe d'une stratégie et des moyens d'étudier et de gérer ces phénomènes contribuera
à la sécurité de ses citoyens, à l'indépendance de notre capacité à évaluer les
risques et au progrès des connaissances. La souveraineté, la sécurité et la
crédibilité scientifique de l'Europe sont en jeu. Plus d'excuses : il est
temps d'agir.
Note de la rédaction : Cet article a été publié simultanément en 11 langues et dans 14 pays (initiative UAP Check). Merci à l'artiste Pasquale Russo pour l'utilisation du graphisme du drapeau européen des PAN.
Maxence Layet a étudié la sociologie à l’université d'Aix-Marseille. De 1998 à 2001, il a été rédacteur sur un site de jeux vidéo, gamelog.fr, puis a contribué en freelance au magazine Casus Belli. Il a été consultant chez France Télécom.
Il a mené des recherches en futurologie sur les mondes virtuels, la cybernétique , les technologies vertes, la guerre électromagnétique, le bio électromagnétisme, la santé environnementale et les pollutions. En 2010, son livre Électrocultures et énergies libres (en français), explore l’influence des champs électriques et magnétiques sur les plantes. Wikipédia –
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