jeudi 23 janvier 2025

LE CANADA PUBLIE SON PREMIER RAPORT SUR LES OVNIS

 Un premier rapport sur les OVNI au Canada depuis des décennies : voici ce qu'on sait

Devrait-on créer une agence spécialisée ?

Publié le 15 janvier 2025  


Source : https://www.noovo.info/nouvelle/un-premier-rapport-sur-les-ovni-au-canada-depuis-des-decennies-voici-ce-quon-sait.html

Par Daniel Otis

Un rapport sur les objets volants non identifiés (OVNI) révèle ce que la principale scientifique du gouvernement canadien pense des observations d'OVNI et de la manière dont elles sont traitées.

Ce rapport, le premier du genre au Canada depuis des décennies, est très attendu et formule plusieurs recommandations audacieuses, notamment que les OVNI fassent l'objet d'une enquête officielle au Canada. On conclut que le pays devrait suivre l'exemple de pays comme les États-Unis et créer un « service spécialisé » chargé d'étudier les observations d'objets non identifiés et de lumières dans notre ciel.

(Ce texte est une traduction d'un article de CTV News)

Ces recommandations font partie d'un rapport préliminaire du projet Sky Canada, lancé en 2022 par le Bureau du conseiller scientifique en chef du Canada pour étudier la manière dont les observations d'OVNI sont traitées. Il s'agit du premier effort de recherche sur les OVNI connu du gouvernement canadien depuis près de 30 ans.



LIEN VERS LE GOUVERNEMENT CANADIEN – PAGES RELATIVES A LA PRESENTE ANNONCE D’UN APERCU DU « PROJET SKY CANADIEN »

Gestion des rapports publics sur les phénomènes aériens non identifiés au Canada : aperçu du prochain rapport de Sky Canada du Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada, janvier 2025

 

« Mon rôle est de fournir des conseils indépendants au gouvernement du Canada », a expliqué la Dre Mona Nemer, conseillère scientifique en chef du Canada, dans une déclaration écrite envoyée au CTVNews.ca. « Je suis convaincue que mes recommandations seront prises au sérieux par nos dirigeants. »

Le CTVNews.ca a reçu une copie préliminaire d'un rapport de 16 pages, qui a été publié mercredi, plus de deux ans après le lancement du projet Sky Canada.

Vous pouvez le lire iciUne version plus longue et complète du rapport est attendue dans le courant de l'année.

« Les recommandations du projet Sky Canada fournissent un cadre pour la gestion cohérente et efficace des observations de PAN au Canada », a ajouté la Dre Nemer. « Cela présente plusieurs avantages, comme l'amélioration de la coordination nord-américaine avec nos partenaires, le soutien à la science spatiale, le renforcement de la confiance du public et la lutte contre la désinformation. Il s'agit là de questions prioritaires pour le Canada.

Utilisé tout au long du rapport, l'acronyme « PAN » signifie généralement « phénomène aérospatial (ou anormal) non identifié, qui a largement remplacé les termes « OVNI » et « objets volants non identifiés » dans les cercles officiels. Après des décennies de rejet et de déni de la part des autorités américaines, la NASA, le Pentagone et les législateurs américains ont tous rendu publics leurs efforts récents pour enquêter sur les PAN. Le Pentagone a même créé un bureau de recherche sur les PAN, le All-domain Anomaly Resolution Office (AARO).

« Notre objectif était d'identifier les ressources et les processus actuellement en place pour le traitement et le suivi des PAN, de les comparer aux meilleures pratiques en vigueur dans d'autres pays et de formuler des recommandations en vue d'améliorations potentielles », a indiqué Mme Nemer dans le message d'ouverture du rapport. « La préparation de ce rapport a suscité plus d'intérêt de la part du public que n'importe quel autre projet dans l'histoire de ce bureau. »

Un service dédié à l'étude des OVNI

La recommandation la plus importante du rapport est que le gouvernement canadien « mette en place un service spécialisé » pour gérer et analyser les données relatives aux PAN. Hébergé par une entité fédérale telle que l'Agence spatiale canadienne (ASC), ce service « recueillerait les témoignages, enquêterait sur les cas et publierait ses analyses ». Il serait également chargé d'informer les Canadiens sur les PAN et d'assurer la coordination avec d'autres entités gouvernementales et partenaires internationaux.

« Une approche plus structurée de la gestion des rapports sur les PAN au Canada serait bénéfique à bien des égards », affirme le rapport. « Elle permettrait d'améliorer la transparence et de lutter contre la désinformation ; elle démontrerait également l'engagement du Canada en faveur de la rigueur scientifique et de la recherche. »

Il reste à voir si l'Agence spatiale canadienne donnera suite à la suggestion du projet Sky Canada de gérer le nouvel organisme de recherche de PAN. Dans une déclaration précédente, un porte-parole de l'ASC a dit au CTVNews.ca que « l’étude des PAN ne fait pas partie du mandat de l'ASC et qu'il n'y a actuellement aucun plan pour explorer le sujet à l’avenir ». Le CTVNews.ca a contacté la CSA pour obtenir un nouveau commentaire.

Comme l'AARO aux États-Unis, un bureau de recherche sur les PAN a été créé en France en 1977 sous l'égide de l'Agence spatiale nationale. Connu sous l'acronyme GEIPAN (Groupe de recherche et d'information sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés), ce bureau a examiné plus de 3100 observations de PAN à ce jour, dont 99 sont restés non identifiés après enquête. Le Conseil national de la recherche du Canada, qui relève du gouvernement canadien, recueillait auparavant les rapports sur les PAN avant de se désintéresser de cette question énigmatique en 1995.

« Les données relatives aux PAN doivent être mises à la disposition du public dans un souci de transparence et pour soutenir la recherche », indique le nouveau rapport du projet Sky Canada. « L’adoption d'une approche scientifique et collaborative permettra de répondre aux préoccupations du public, de démystifier les PAN et, éventuellement, de révéler des informations précieuses sur des phénomènes aériens actuellement inexpliqués. »

Lutter contre la stigmatisation et la désinformation

Les autres recommandations du projet Sky Canada portent sur le soutien à l'engagement du public, la lutte contre la désinformation, le développement d'outils numériques tels que des applications pour la collecte de données, et l'amélioration des rapports d'aviation.

« Transports Canada devrait encourager les pilotes, le personnel de cabine et les contrôleurs aériens à signaler les observations de PAN sans craindre d'être stigmatisés », ajoute le rapport, en référence au ministère fédéral des transports. En collaboration avec les contrôleurs aériens civils, Transports Canada devrait également analyser les rapports et fournir aux pilotes des explications pour aider à « réduire les distractions pendant les vols. »

Les enquêtes précédentes du CTVNews.ca ont montré comment les observations de PAN au Canada sont saisies par grâce à des procédures de Transports Canada, de l'Armée de l'air royale canadienne et d'autres ministères et agences gouvernementales, qui reçoivent depuis des décennies des rapports de témoins crédibles tels que des soldats, des officiers de police, des contrôleurs aériens et des pilotes sur des vols médicaux, militaires, de fret, de passagers et des vols régionaux.

« Les rapports de PAN sont reçus par différents services sous différentes formes, avec peu de coordination ou de supervision, ce qui entraîne une collecte de données incohérente qui entrave les enquêtes scientifiques », indique le rapport du projet Sky Canada. « Il n'existe pas de plateforme officielle accessible aux Canadiens pour signaler les observations de PAN, obtenir des explications potentielles ou examiner des informations fiables sur les PAN. Cette situation contribue à la prolifération de la désinformation et des informations erronées.

Les OVNI pourraient-ils être une technologie extraterrestre ?

Malgré le témoignage d'un dénonciateur américain présumé, le Pentagone et la NASA ont tous deux déclaré séparément qu'il n'existait aucune preuve indiquant que les PAN représentaient quelque chose d'extraterrestre. Le site web du projet Sky Canada précise également que son travail « n’a pas pour but de prouver ou d'infirmer l'existence d'une vie extraterrestre ou de visiteurs extraterrestres ».

« En conséquence, ce rapport se concentre sur les services mis à la disposition du public canadien pour signaler les UAP, et non sur les UAP eux-mêmes », a précisé la Dre Nemer dans le message d'ouverture du rapport. « Le projet Ciel Canada n'a pas pour but d'enquêter sur ce que sont les PAN. »

Des drones aux ballons, en passant par les satellites, les météores, les fusées éclairantes, les lanternes en papier, les planètes, les phénomènes atmosphériques et peut-être même la technologie militaire expérimentale, de nombreuses observations d'OVNI pourraient avoir des explications ordinaires ou terrestres. Mais à moins qu'il n'y ait un problème évident de sûreté ou de sécurité, les autorités canadiennes ont tendance à ne pas mener d'enquête officielle ou à ne pas assurer de suivi, ce qui fait que la plupart des cas restent officiellement inexpliqués.

« Les rapports d'observations de PAN ne sont pas analysés plus avant, à moins qu'ils ne soient considérés comme posant des risques pour la sécurité », confirme le rapport du projet Sky Canada. « Les personnes qui signalent des observations font rarement l'objet d'un suivi. »

Les experts estiment qu'il faut davantage de données

L'un des plus ardents défenseurs de la transparence des PAN au Canada, le député conservateur Larry Maguire, plaide publiquement en faveur d'un effort de recherche tel que le projet Sky Canada depuis 2022.

« Le projet Sky Canada représente la première tentative substantielle d'étudier comment le Canada peut répondre au mieux aux rapports de PAN, a déclaré le législateur manitobain au CTVNews.ca. « La nature désordonnée de notre approche actuelle en matière de surveillance et de signalement des PAN laisse trop de place à la spéculation. »

Les recommandations du projet Sky Canada ont également été accueillies favorablement par Chris Rutkowski, écrivain scientifique et chercheur sur les ovnis basé à Winnipeg, qui étudie les cas canadiens depuis plus de 30 ans.

« Que les PAN se révèlent être des drones, des avions, des étoiles ou des satellites, le fait que le Canadien moyen ainsi que des observateurs qualifiés tels que les pilotes et la police déposent des rapports sur les PAN montre qu'il est nécessaire d'étudier sérieusement, objectivement et scientifiquement ces phénomènes persistants », a expliqué M. Bukowski, qui a également été consulté pour la rédaction du rapport. « Le rapport du projet Sky Canada jette les bases de la recherche et des enquêtes canadiennes sur la nature des PAN. »

Paul Delaney est professeur émérite de physique et d'astronomie à l'Université York de Toronto. Bien qu'il doute fortement que les PAN représentent une technologie extraterrestre, il reconnaît qu'un petit pourcentage de cas reste inexpliqué et mérite donc d'être étudié plus en détail.

« S’il est vrai que certains rapports restent non identifiés, cela signifie simplement que davantage de données sont nécessaires », a déclaré M. Delaney. « C’est la raison pour laquelle des initiatives telles que le projet Sky Canada prennent de l'ampleur. Il est très important de collecter de bonnes données et de les rendre disponibles pour un examen plus approfondi, afin d'éliminer la stigmatisation associée à de telles observations.

Pourquoi un bureau gouvernemental étudie-t-il les OVNI ?

Depuis sa création en 2017, le poste de « conseiller scientifique en chef du Canada » est dirigé par la scientifique cardiovasculaire et ancienne responsable de la recherche à l'Université d'Ottawa, Mona Nemer. Chargé de fournir des conseils scientifiques impartiaux au gouvernement, le bureau indépendant relève directement du premier ministre Justin Trudeau et du ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie.

« Le projet a été stimulé par l'intérêt accru du public et les développements récents dans d'autres pays, en particulier aux États-Unis, où des procédures officielles de traitement des observations de PAN sont en cours d’élaboration », explique le rapport. « Les efforts visant à étudier les PAN avec une rigueur scientifique et à impliquer la communauté scientifique canadienne ont été limités au Canada.

Le bureau de la Dre Nemer a déjà publié des rapports sur des sujets tels que la COVID-19, l'aquaculture et la science ouverte. Le CTVNews.ca a signalé pour la première fois l'existence du projet Sky Canada en mars 2023. Le rapport complet devait initialement être publié en 2024.

« Il a fallu plus de recherches et de consultations que prévu pour garantir l'exactitude et la faisabilité des recommandations dans le contexte canadien », a soutenu Dre Nemer au CTVNews.ca. « Le rapport complet sera publié dès qu'il sera terminé. »

Le rapport contient également une liste d'organisations et d'experts consultés par le projet Sky Canada, notamment le ministère de la Défense nationale, Transports Canada, l'Agence spatiale canadienne, le GEIPAN en France et l'ancien directeur de l'AARO, Sean Kirkpatrick, aux États-Unis.

« En général, nos collègues du gouvernement fédéral se sont montrés coopératifs », a affirmé Mme Nemer. « Malheureusement, ils avaient souvent très peu de choses à partager.»

Outre l'Agence spatiale canadienne, le CTVNews.ca a demandé des commentaires au Cabinet du Premier ministre, à Transports Canada et à Innovation, Sciences et Développement économique Canada.

Le rapport se termine par les résultats d'un sondage d'opinion réalisé en août par Earnscliffe Stratégies, une société canadienne de relations publiques et de communication. L'enquête en ligne menée auprès de 1 008 adultes canadiens a révélé que plus d'un répondant sur quatre - 27 % - avait été personnellement témoin d'un OVNI. Les résultats ont été pondérés en fonction de l'âge, du sexe et de la région, sur la base des données les plus récentes de Statistique Canada.

« Cependant, seulement 10 % des personnes interrogées ont signalé leur observation et 40 % d'entre elles ne sauraient pas à qui s'adresser pour le faire », indique le rapport. « Il est intéressant de noter qu'une majorité de répondants est favorable à la mise en place d'un service du gouvernement fédéral chargé de recueillir les rapports sur les PAN et de rendre les résultats accessibles au public. »

Daniel Otis

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LE RAPPORT PRESENTE PAR LE GOUVERNEMENT CANADIEN

Aperçu : Rapport de Sky Canada du Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada

Gestion des signalements publics de phénomènes aériens non identifiés au Canada

Un aperçu du prochain rapport de Sky Canada du Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada

Janvier 2025


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(format PDF, 1,25 Mo, 16 pages)

Organisation : Bureau du conseiller scientifique en chef

Publié : 2025

Table des matières

·         Un message de la conseillère scientifique en chef du Canada

·         Résumé exécutif

o    A. Introduction

o    B. Méthodologie

o    C. Principales conclusions

1.      a. Le paysage des signalements de PAN au Canada

2.      b. Lacunes identifiées au Canada

3.      c. Comparaisons internationales

o    D. Recommandations

1.      1. Rapports et surveillance des données

2.      2. Communications

3.      3. Recherche

4.      4. Collaboration internationale

o    E. Conclusion

·         Annexe A – Principaux organismes et personnes consultés

·         Annexe B – Enquête canadienne sur l’opinion publique à l’égard des PAN


Un message de la conseillère scientifique en chef du Canada

Qu'il s'agisse de satellites, de drones, d'avions ou d'événements atmosphériques, personne ne peut nier que l'activité dans le ciel au-dessus de nos têtes est de plus en plus intense. Notre capacité à comprendre ce que nous observons dépend d'une multitude de facteurs, tels que l'heure de la journée, la couverture nuageuse, la distance et le contraste des couleurs. Il est rare que l'on confonde un vol d'oies en formation en V avec un escadron de chasse volant à haute altitude. Mais parfois, ce que l'on observe dans le ciel n'est pas immédiatement clair et l'on peut se demander si ce que l'on voit est un phénomène naturel, un nouveau type d'avion ou autre chose.

Le monde de l’aviation continue de croître et de se diversifier, au service des affaires, de la défense nationale, du tourisme et des loisirs. Plus de 100 000 vols commerciaux ont lieu chaque jour dans le monde. Les ingénieurs cherchent à améliorer la forme des avions et à trouver des matériaux plus légers et plus résistants pour les rendre plus rapides et plus efficaces. Pour économiser de l’énergie et réduire l’impact environnemental du transport aérien, il est même prévu d’utiliser des dirigeables et des ballons de différents types pour le transport de passagers et de marchandises. Parallèlement, la technologie des drones devient de plus en plus abordable et de plus en plus impressionnante, permettant à pratiquement n’importe qui de piloter des appareils aussi petits qu’un oiseau ou aussi gros qu’un véhicule. Peut-on identifier ces appareils de nuit comme de jour ? Peut-on évaluer avec précision leur distance et leur vitesse en se basant uniquement sur leurs feux de navigation ?

Une lumière se déplaçant lentement dans le ciel nocturne peut être un drone à 100 mètres du sol ou un satellite à 600 kilomètres d’altitude reflétant le soleil. À l’œil nu, un train de satellites de communication Starlink apparaît comme de faibles points lumineux se déplaçant en ligne droite et dans un silence complet. Si l’observateur ne parvient pas à reconnaître les signes de cette nouvelle technologie, y aura-t-il quelqu’un à proximité pour lui fournir les informations correctes ? Ou bien s’appuiera-t-il sur les réseaux sociaux pour partager ce qu’il a vu et trouver des explications ?

Les médias sociaux et Internet ont tout pour plaire : du bon et du très bon au pire et au pire. Sur quel site Web canadien les gens peuvent-ils signaler des observations de phénomènes aériens non identifiés (PAN) ? À quelle organisation officielle peuvent-ils envoyer des photos, des vidéos ou des descriptions détaillées pour les aider à comprendre ce qu’ils ne peuvent expliquer par eux-mêmes ? C’est avec ces questions en tête que nous avons lancé le projet Sky Canada.

Notre objectif était de trouver les ressources et les processus actuellement en place pour traiter et assurer le suivi des signalements de PAN, de les comparer aux meilleures pratiques en vigueur dans d’autres pays et de formuler des recommandations en vue d’éventuelles améliorations. Par conséquent, ce rapport se concentre sur les services offerts au public canadien pour signaler les PAN, et non sur les PAN eux-mêmes. Il est essentiel de comprendre cette distinction pour lire le rapport. Le projet Sky Canada ne vise pas à enquêter sur ce que sont les PAN. Il s’agit de faire en sorte que la science informe et serve tout le monde.

La préparation de ce rapport a suscité plus d’intérêt de la part du public que tout autre projet dans l’histoire de ce bureau. De nombreuses personnes et organisations ont proposé leur aide et nous les remercions de leur intérêt.

Au nom de l’équipe du projet Sky Canada, je tiens à remercier les nombreux contributeurs qui ont accepté de répondre à nos questions pour appuyer notre travail : fonctionnaires fédéraux, journalistes, universitaires canadiens et étrangers, experts en la matière et membres du public. Notre étude n’aurait pas pu être menée à bien sans leur contribution.





Mona Nemer, CM, CQ, FRSC, FCIC

Conseillère scientifique en chef du Canada


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Résumé exécutif

A. Introduction

Le projet Sky Canada, dirigé par le Bureau du conseiller scientifique en chef du Canada (BCSC), a été lancé pour examiner les pratiques actuelles entourant la déclaration publique des phénomènes aériens non identifiés (PAN) au Canada. Le projet a été stimulé par l’intérêt accru du public et les développements récents dans d’autres pays, en particulier aux États-Unis, où des procédures officielles de traitement des observations de PAN sont en cours d’élaboration. L’étude explore le paysage actuel des déclarations, identifie les lacunes et fournit des recommandations pour améliorer la transparence et la recherche scientifique sur les questions liées aux PAN au Canada.

B. Méthodologie

L’équipe de Sky Canada a recueilli des renseignements auprès de ministères et d’organismes fédéraux, d’intervenants, d’experts et d’autres organisations sur la façon dont les observations de PAN signalées par le public sont traitées au Canada. Les principales organisations et personnes consultées sont énumérées à l’annexe A. Nous avons également examiné les documents accessibles au public, comme les données historiques sur les PAN, ainsi que les rapports et les enquêtes liés aux PAN. Cela comprenait l’examen des pratiques et des archives historiques, ainsi que des procédures et des défis actuels associés à la collecte et à l’analyse de données fiables. Nous avons examiné les approches adoptées par quelques autres pays, principalement des pays du G7 et des membres du Groupe des cinq. De plus, nous avons demandé à Earnscliffe Stratégies de mener un sondage en ligne auprès des Canadiens pour évaluer l’opinion publique sur le sujet des PAN. Les résultats du sondage sont présentés à l’ annexe B.

C. Principales conclusions

a. Le paysage des signalements de PAN au Canada

Certaines sources publiques estiment que les Canadiens signalent entre 600 et 1 000 observations de PAN par an. Selon le sondage commandé pour le projet Sky Canada, un répondant sur quatre affirme avoir personnellement été témoin d’un PAN au cours de sa vie. Cependant, seulement 10 % des répondants ont signalé leur observation et 40 % d’entre eux ne sauraient pas à qui s’adresser pour signaler leur présence. Il est intéressant de noter qu’une majorité de répondants sont favorables à la création d’un service gouvernemental fédéral chargé de recueillir les signalements de PAN et de rendre les résultats publics.

Les consultations menées auprès de nombreux ministères et organismes fédéraux ont révélé qu’ils reçoivent des informations et des rapports d’observations de PAN de la part de leurs parties prenantes et du public. Cependant, peu de ces ministères enquêtent sur ces observations, à moins qu’elles ne concernent des aspects précis de leurs mandats respectifs, comme la sécurité nationale, la sécurité des transports ou la sécurité publique. La plupart des ministères ne compilent pas les rapports qu’ils reçoivent, ce qui rend difficile de fournir des informations sur le nombre de rapports ou le type de réponses données aux témoins. Actuellement, les rapports de PAN sont dispersés entre plusieurs organisations gouvernementales et non gouvernementales.

Le Canada, comme de nombreux autres pays, compte plusieurs organisations citoyennes qui se consacrent à la réception, à l’enquête et à la discussion des signalements d’OVNI. Néanmoins, leur présence ne résout pas le problème de la manière fragmentée dont les observations d’OVNI sont traitées par les autorités et la communauté scientifique.

b. Lacunes identifiées au Canada

Le projet Sky Canada a mis en évidence plusieurs lacunes et domaines dans lesquels des améliorations pourraient être apportées en ce qui concerne le signalement des PAN au Canada. Ces lacunes comprennent :

·         Absence d’un système cohérent et standardisé de signalement et de suivi : les signalements d’UAP sont reçus par différents services sous différentes formes avec peu de coordination ou de surveillance, ce qui conduit à une collecte de données incohérente qui entrave les enquêtes scientifiques.

·         Absence de participation du public : Il n’existe aucune plateforme officielle et accessible permettant aux Canadiens de signaler des observations de PAN, d’obtenir des explications potentielles ou d’examiner des informations fiables sur les PAN. Cette situation contribue à la prolifération de fausses informations et de désinformation.

·         Analyse limitée des rapports d'observations de PAN : les rapports d'observations de PAN ne sont pas analysés plus en détail, à moins qu'ils ne soient considérés comme présentant des risques pour la sécurité. Les personnes signalant des observations reçoivent rarement un suivi.

·         Implication scientifique insuffisante : Les efforts visant à étudier les PAN avec rigueur scientifique et à mobiliser la communauté scientifique canadienne ont été limités au Canada.

·         Des efforts modestes pour améliorer la culture scientifique, notamment autour des sciences planétaires : combinés à l’absence d’un système transparent et cohérent de signalement et d’analyse des UAP, cela exacerbe l’impact de la mésinformation et de la désinformation.

c. Comparaisons internationales

La gestion des signalements de PAN dans plusieurs pays a également été examinée. Bien qu’il n’existe pas de modèle unique ou de norme opérationnelle universellement établie, les processus en place dans quelques pays, notamment les États-Unis, la France et le Chili, fournissent des exemples intéressants d’approches coordonnées, transparentes et scientifiquement fondées en matière de signalement de PAN.

Aux États-Unis, le bureau de résolution des anomalies dans tous les domaines (AARO) du ministère de la Défense, créé en 2022, a structuré les approches de collecte et d'analyse des données sur les observations de PAN, ainsi que de communication des résultats. En outre, la NASA a publié en septembre 2023 une étude indépendante axée sur la meilleure façon de collecter les futures données sur les PAN pour faire progresser les études scientifiques. La NASA a également créé le poste de directeur de la recherche sur les phénomènes anormaux non identifiés pour approfondir l'étude des PAN et coordonner les efforts de recherche.

De même, le GEIPAN (Groupe d'Études et d'Informations sur les Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés / UAP Study and Information Group) opère sous l'égide de l'agence spatiale française CNES (Centre national d'études spatiales / National Space Study Centre) depuis 1977. Son Sa mission est de collecter, d'enquêter et d'archiver les rapports UAP, et de rendre ses conclusions accessibles au public.

Au Chili, la SEFAA (Sección de Estudios de Fenómenos Aéreos Anómalos / Section d'étude des phénomènes aériens anormaux) est l'organisme officiel chargé de la collecte, de l'analyse et de l'étude scientifique des PAN. Elle relève de la Direction générale de l'aéronautique civile.

D. Recommandations

Les mesures suivantes sont proposées à l’examen du gouvernement du Canada afin de : 1) améliorer la coordination et l’analyse des signalements de PAN au Canada, 2) promouvoir la confiance du public et atténuer la désinformation, et 3) améliorer la rigueur scientifique et la littérature scientifique entourant les PAN :

1. Rapports et surveillance des données

1.    Désigner un responsable : Il faudrait désigner un ministère ou un organisme fédéral responsable de la gestion des données publiques sur les PAN. Le responsable devrait être une organisation scientifique reconnue et de confiance, capable de communiquer avec le public et disposant déjà d'un réseau scientifique international établi. L'Agence spatiale canadienne pourrait être envisagée pour un tel rôle.

2.    Mettre en place un service dédié : Ce service recueillerait des témoignages, enquêterait sur les cas et publierait ses analyses publiquement. Il informerait proactivement les Canadiens sur les PAN. Pour atteindre ces objectifs, il pourrait réunir un réseau de partenaires gouvernementaux et universitaires et d’experts pour effectuer des analyses scientifiques et assurer le suivi auprès des observateurs.

3.    Améliorer la capacité de signalement dans l’aviation civile : Transports Canada devrait encourager les pilotes, les équipages de cabine et les contrôleurs aériens à signaler les observations de PAN sans crainte de stigmatisation. En collaboration avec NAV CANADA, ils devraient analyser les rapports de PAN pour suivre les tendances et fournir des explications aux pilotes, contribuant ainsi à réduire les distractions pendant les vols. Ces rapports pourraient être corrélés et fusionnés avec ceux soumis par le public sur des observations similaires.

2. Communications

1.    Soutenir le dialogue public : une stratégie proactive visant à accroître la transparence et la communication avec le public concernant les PAN doit être élaborée. Une telle stratégie pourrait réunir des organisations publiques de confiance, notamment des centres scientifiques et des musées, ainsi que des bibliothèques publiques.

2.    Favoriser la collaboration intra gouvernementale : Une directive interne visant à assurer la collaboration entre tous les organismes fédéraux possédant l’expertise ou les données pertinentes aiderait l’organisme responsable à fournir des explications aux témoins et à corréler les observations récentes avec les rapports précédents. De plus, comme certains ministères continueraient de recevoir des rapports dans le cadre de leur mandat (par exemple, Transports Canada ou la GRC), ils devraient être encouragés à transmettre leurs données, le cas échéant, à l’organisme responsable.

3.    Améliorer les relations avec les médias : l’organisation responsable doit jouer un rôle important dans la lutte contre la désinformation et la mésinformation en répondant aux demandes de renseignements du public et des médias concernant les PAN, et en documentant et en communiquant les interprétations erronées courantes des observations. On trouve des exemples de telles approches, notamment des outils numériques interactifs, dans d’autres pays.

4.    Promouvoir l’application de données probantes actualisées pour lutter efficacement contre la mésinformation et la désinformation : entre autres, un groupe d’experts multidisciplinaire devrait être mis en place pour conseiller l’organisation chef de file sur les approches efficaces pour lutter contre la mésinformation et la désinformation.

3. Recherche

1.    Faciliter l’accès libre et les données ouvertes : les données relatives aux PAN devraient être mises à la disposition du public à des fins de transparence et pour soutenir la recherche.

2.    Mener des sondages : Des sondages périodiques devraient être menés auprès des Canadiens pour évaluer leurs perceptions des PAN et évaluer l’impact des services dédiés.

3.    Soutenir la science citoyenne : Des initiatives et des programmes de science participative devraient être développés pour permettre la participation de bénévoles à l’étude des PAN. Entre autres avantages, de telles activités tendent à accroître la probabilité d’une citoyenneté informée et à renforcer l’intérêt des jeunes pour les carrières scientifiques et technologiques.

4.    Fournir des outils de collecte de données : Le développement et le déploiement d’outils numériques et portables accessibles au public devraient être soutenus, tels que des applications bilingues pour téléphones intelligents et des plateformes interactives, pour fournir des informations, y compris pour la collecte de données et les programmes de recherche en cours.

5.    Tirer parti des atouts du Canada en matière de recherche astronomique et aérospatiale : le Canada dispose d'un formidable bassin de talents et d'infrastructures de recherche physique, et participe à des initiatives internationales majeures visant à comprendre notre planète et l'univers, et à développer des outils pour les voyages et l'exploration spatiale. Le secteur devrait être davantage soutenu et avoir la possibilité de participer au dialogue public.

4. Collaboration internationale

1.    Partage d'informations : L'organisation principale doit établir des partenariats avec des entités internationales dédiées aux PAN, telles que AARO et NASA (États-Unis), GEIPAN (France) et SEFAA (Chili), pour partager des données, des méthodologies et des meilleures pratiques en matière de recherche et d'investigation sur les PAN.

2.    Coopération en matière de recherche et de communication : Le Canada devrait s’engager activement avec des partenaires internationaux pour des collaborations en matière de recherche et des efforts de sensibilisation du public.

E. Conclusion

Une approche plus structurée de la gestion des signalements de PAN au Canada serait bénéfique à bien des égards. Elle permettrait d'améliorer la transparence et de lutter contre la désinformation ; elle démontrerait également l'engagement du Canada envers la rigueur et la recherche scientifiques. Cela renforcerait non seulement la confiance du public, mais positionnerait également le Canada aux côtés de certains de ses alliés comme chef de file dans l'effort mondial visant à élucider la nature des PAN.

L’adoption d’une approche collaborative fondée sur la science contribuera à répondre aux préoccupations du public, à démystifier les PAN et à révéler potentiellement des informations précieuses sur des phénomènes aériens actuellement inexpliqués.


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Annexe A –

Principaux organismes et personnes consultés

(par ordre alphabétique)

Organisations

Garde côtière canadienne

Commission canadienne de sûreté nucléaire

Agence spatiale canadienne

Recherche et développement pour la défense Canada (RDDC)

Ministère de la Défense nationale (MDN)

GEIPAN (France)

Bibliothèque et Archives Canada (BAC)

Service météorologique du Canada (SMC) à ECCC

MUFON Canada

Conseil national de recherches du Canada (CNRC)

NAV CANADA

Police provinciale de l’Ontario (OPP)

Gendarmerie royale du Canada (GRC)

Sûreté du Québec (SQ)

Transports Canada

 

Particuliers et experts

Ballester Olmos, Vicente-Juan

Belley, Michel

Casault, Jean

Dubé, Louis

Kirkpatrick, Sean

Lafleur, Claude

Lamontagne, Robert

Leduc, Marc

Masson, Éric

Mysyk, W. Kim

Otis, Daniel

Page, Chrétien

Rutkowski, Chris

Schwarcz, Joe

Temos, Nicolas

Vadnais, Yann

Whiteley, je

 

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Annexe B –

Enquête canadienne sur l’opinion publique à l’égard des PAN

Le Bureau du conseiller scientifique en chef a confié à Earnscliffe Stratégies la réalisation d'un sondage en ligne auprès des Canadiens afin d'évaluer l'opinion publique sur les PAN. Le sondage, auquel ont répondu 1 008 membres du panel en ligne de Léger entre le 15 et le 27 août 2024, a duré environ 8 minutes.

Les répondants à l’enquête ont été sélectionnés parmi les personnes qui se sont portées volontaires ou inscrites pour participer à des sondages en ligne. Pour améliorer la rigueur méthodologique et garantir que l’échantillon ressemble à la population générale, les données ont été pondérées selon l’âge, le sexe et la région afin de correspondre à la population canadienne (18 ans et plus), selon les chiffres actuels de Statistique Canada. Le traitement de cet échantillon non probabiliste est conforme aux Normes pour la conduite de la recherche sur l’opinion publique du gouvernement du Canada – Sondages en ligne. Il convient de noter que les résultats de ces sondages auprès des participants autosélectionnés ne peuvent pas être décrits comme étant statistiquement projetables à l’ensemble de la population canadienne.

Les principaux résultats de l’enquête sont présentés dans les graphiques ci-dessous, regroupés en quatre catégories.

 

VOUS TROUVEREZ LA SUITE SUR LE SITE DU GOUVERNEMENT CANADIEN :

https://ised-isde.canada.ca/site/science/en/office-chief-science-advisor/sky-canada-project/preview-sky-canada-report-ocsa


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QUI EST MONA BEMER

 

Biographie de la Dre Mona Nemer, C.M., C.Q., MSRC

La Dre Mona Nemer est la conseillère scientifique en chef du Canada depuis 2017. Son mandat a été prolongé une quatrième fois en 2024. Avant d’occuper ce poste, elle a été professeure et vice-rectrice à la recherche à l’Université d’Ottawa ainsi que directrice du laboratoire de génétique moléculaire et de régénération cardiaque de cette université.

Chef de file dans le domaine de la cardiologie moléculaire, elle a réalisé des travaux qui ont contribué à l’élaboration de tests diagnostiques pour la détection de l’insuffisance cardiaque et des causes génétiques liées aux maladies cardiaques congénitales. Elle est l’auteure de plus de 200 articles scientifiques publiés dans des revues scientifiques de prestige et elle a formé plus d’une centaine d’étudiants de divers pays.

La Dre Nemer a siégé à divers conseils et comités consultatifs nationaux et internationaux, notamment à titre de membre du comité de direction du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 ainsi que de membre d’office du Groupe de travail sur les vaccins contre la COVID-19 et du Conseil sur la stratégie industrielle. Au cours de son mandat, elle a contribué à élargir et à diversifier les conseils scientifiques fournis au gouvernement en établissant un réseau multidisciplinaire de conseillers scientifiques fédéraux, en créant un conseil jeunesse pancanadien chargé de fournir des données factuelles sur les questions scientifiques touchant les jeunes, et en aidant à créer le Groupe interministériel sur les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques autochtones (STIM-A) pour informer et faire progresser les aspirations et l’innovation autochtones en matière de gestion des sciences naturelles. La Dre Nemer a également encouragé l’utilisation libre, ouverte et responsable de la science au sein du gouvernement en créant un modèle de politique sur l’intégrité scientifique et une feuille de route sur la science ouverte pour guider les efforts visant à rendre la recherche fédérale accessible aux Canadiens. Elle a fourni des conseils scientifiques dans de nombreux dossiers, allant de l’infrastructure de recherche à la pandémie de COVID-19.

La Dre Nemer a représenté le Canada dans des forums scientifiques internationaux, elle est une porte-parole mondialement reconnue de la science canadienne et elle a reçu de nombreuses distinctions nationales et internationales. Elle est membre de l’Ordre du Canada, de l’Académie des sciences de la Société royale du Canada, de l’Institut de chimie du Canada et de l’American Academy of Arts and Sciences ainsi que chevalière de l’Ordre national du Québec, de l’ordre national du Mérite de la République française et de l’ordre national de la Légion d’honneur. Elle est titulaire de doctorats honorifiques qui lui ont été décernés par des universités de France, de Finlande et du Liban.

La Dre Nemer détient un doctorat en chimie de l’Université McGill et a suivi une formation postdoctorale en biologie moléculaire à l’Institut de recherches cliniques de Montréal et à l’Université Columbia. Avant son arrivée à l’Université d’Ottawa, elle a occupé le poste de professeure de pharmacologie à l’Université de Montréal et celui de directrice de l’unité de génétique cardiaque à l’Institut de recherches cliniques de Montréal.

Date de modification: 2024-08-23

 

 

 

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